mercredi 17 mars 2010

Du rêve au cauchemar

2 ans


8 séjours


des nuits entières à pleurer "mais où est il, que fait il, pourquoi ne décroche t il pas ?"





Un jour, elle rentre, le cœur gros, son orgueil blessé d'avoir, encore, toujours dû payer, durant toute la semaine. 
Oui c'est la basse saison, certainement qu'il gagne mal sa vie en ce moment, mais est-ce une raison suffisante ? Pourquoi n'économise t il pas un peu ? 

Et où sont passés les 150/200/300 euros qu'elle lui a envoyé le mois dernier, soit disant pour l'aider pendant qu'il ne travaillait pas ? 

IL devrait en rester après tout, en dinars, ça fait une grosse somme, au moins devrait-il rester assez pour prendre en charge les courses non ? 

Mais il est tellement un amant formidable (tiens tiens.. un bon amant, pour qui l'on dépense des fortunes?? Ça ne s'appelle pas un Gigolo ça normalement ? ), attentioné, tendre et charmant, peux-t-elle vraiment lui tenir rigueur? 

"je suis vraiment un monstre, radine, égoïste et nombriliste" se dit la touriste.


Un jour, elle décide, de tapper son nom dans google, "juste pour voir, peut-être y a t il de belles photos que je n'ai pas", se dit la touriste.


Elle tombe sur des résultats comme : 


"j'ai contré [entrer ici un nom masculin] en juin, c'est l'amour de ma vie, qui le connait ?"










Interpellée, elle clique, c'est sûrement une coïncidence, ce nom est très répandu.






Et les portes du net, dévoilent les lourds secrets du tourisme tunisien.
Elle apprendra que son conte de fées, son homme, son prince, celui qui lui donna le sourire durant tout ce temps, tout ça n'était qu'un vulgaire duplicata...


Pour clôturer cette saga, quelques lignes d'une chanson de JJ. Goldman.
Elle attend que le monde change
Elle attend que changent les temps
Elle attend que ce monde étrange
Se perde et que tournent les vents
Inexorablement, elle attend

Elle attend que l'horizon bouge
Elle attend que changent les gens
Elle attend comme un coup de foudre
Le règne des anges innocents
Inexorablement, elle attend

Elle attend que la grande roue tourne
Tournent les aiguilles du temps
Elle attend sans se résoudre
En frottant ses couverts en argent
Inexorablement, elle attend

Et elle regarde des images
Et lit des histoires d'avant
D'honneur et de grands équipages
Où les bons sont habillés de blanc
Et elle s'invente des voyages
Entre un fauteuil et un divan
D'eau de rose et de passion sage
Aussi purs que ces vieux romans
Aussi grands que celui qu'elle attend

2 commentaires:

  1. Continue sur cette lancée PP, tu es en forme!!! Et tes écrits ouvriront les yeux de plus d'une, je le souhaite. Parfois il faut confronter les victimes avec la dure réalité!
    Bravo!

    RépondreSupprimer
  2. c'est bien torché, sobre, grinçant, meurtrissures se devinant sous les rires (jaunes).
    C'est triste à lire. c'est triste à dire: si cela peut vous consoler, les Tunisiennes sont elles aussi "rackettées" par leurs mecs. ni ouvriers, ni chômeurs, ces goujats trouvent tout à fait normal de se faire "entretenir" par les filles qui les "sortent".
    Cette précision vise à dépasser le clivage nord-sud et inviter à une vraie "archéologie" de la psychologie du mâle tunisien

    RépondreSupprimer